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Récupération Rapide après Chirurgie (RRAC) - Tous concernés

Ce mode de prise en charge innovant plaçant le patient au centre de toutes les décisions tend à se développer. Avec pour certains services, l’obtention d’un label qui valorise leur engagement. Quelques acteurs du groupe, très impliqués, témoignent.

Docteur Philippe Grillo, anesthésiste-réanimateur à la clinique Juge à Marseille (13)

« La RRAC, récupération rapide après chirurgie, apparue dans le courant des années 90, est une collaboration multidisciplinaire (chirurgiens, anesthésistes, infirmières, kinésithérapeutes) qui s’accorde sur un programme chirurgical commun basé sur une médecine et des techniques ayant prouvées leur efficacité. Le principal but de ce programme est un retour rapide à la vie normale en permettant aux patients de rester le strict temps nécessaire dans la structure de soins.

En optimisant les techniques chirurgicales et analgésiques, ces prises en charge limitent l’agression et le stress induits par la chirurgie aboutissant à une récupération de l’état physique et psychologique préopératoire le plus précoce.

Pour valoriser et encourager cette démarche, l’association GRACE (Groupe francophone de Réhabilitation Améliorée après Chirurgie) a été créée en 2014, à l’initiative de chirurgiens et d’anesthésistes pour développer ce concept à travers les spécialités chirurgicales. »

Jacqueline Timpone, directrice des soins à la clinique Juge à Marseille (13) 

« La clinique Juge est impliquée dans cette démarche depuis de nombreuses années, notamment avec le Dr Arlaud qui a été pionnier dans cette nouvelle approche de la prise en charge des patients, en passant à la chirurgie mini invasive.

Il a mis en place des consultations collectives réunissant patients et équipes médicales avec un souci d’informations complètes pré et post-opératoires. La DMS (Durée Moyenne de Séjour) fut ramenée à 4 jours pour des prothèses qui restaient hospitalisées auparavant plus d’une semaine.

C’est dans la continuité et grâce aux nouvelles techniques d’anesthésie (ALR ou KT péri nerveux) et chirurgicales portées par des équipes convaincues que la clinique a mis en place un programme de réhabilitation améliorée après chirurgie.

Tous les patients quelque soit le parcours choisi (ambulatoire, hospitalisation de courte durée) peuvent bénéficier de ce programme. »

Docteur Didier Prost, chirurgien orthopédiste à la clinique de l’Etang-de-l’Olivier à Istres (13)

« La clinique de l’Etang de l’Olivier me semble exemplaire en matière de RRAC. Une petite clinique, un personnel jeune et dynamique ont permis de se lancer, dès janvier 2015, dans cette expérience pour aboutir aujourd’hui à des chiffres qui sont fabuleux.

Nous réalisons dans cet établissement 60% de prothèse de genoux et 70% de prothèse de hanche en ambulatoire, ce qui fait de la clinique d’Istres l’établissement qui réalise, de loin, le plus grand nombre de prothèses de hanche et de genoux en ambulatoire de toute la région.

Mais, pour obtenir un tel résultat, j’ai bénéficié de l’appui d’équipes enthousiastes à être bien formées et bien rodées et d’un engagement pluridisciplinaire entre chirurgiens, anesthésistes, infirmières spécialisées, etc… Bien sûr, nous nous sommes également inspirés de pratiques qui ont favorisé cette démarche. Je pense au principe dit -du patient debout- qui permet d’appréhender l’accès au bloc de manière moins stressante. Nous évoluons même vers une notion de 3D (Debout/Digne/Détendu). Ces principes mettent le patient au cœur de sa prise en charge médicale ».

Carole Maureau, responsable du service chirurgie et ambulatoire à la clinique de l’Etang-de-l’Olivier à Istres (13)

« La consultation-infirmière que nous avons instaurée est capitale dans le parcours d’un patient, consentant pour une RRAC. Dans un premier temps, l’infirmière fait une enquête sociale qui nous permet de savoir si le patient a besoin d’aide et s’il faut le mettre éventuellement en relation avec une plateforme d’appui médicale financée par l’ARS.

Lors de cette consultation, nous prévoyons ses rendez-vous imagerie, anesthésie, nous nous assurons que le patient a bien compris toutes les informations écrites et orales délivrées par les praticiens et nous lui remettons son parcours personnalisé de soins.

Enfin, en amont, nous organisons sa sortie avec une infirmière et un kinésithérapeute. Concrètement, lors de son entrée le jour de l’intervention, tout doit être organisé et tracé dans le dossier. Ce lourd travail organisationnel est la source du succès ».

Docteur Bernard Cristalli, gynécologue obstétricien et sénologue à l’Hôpital Privé d’Evry (91)

« RRAC et ambulatoire ne sont pas synonymes mais se rejoignent dans le même mouvement. La chirurgie ambulatoire, c’est de la récupération accélérée, mais l’inverse n’est pas toujours vrai. Dans la réglementation française, une hospitalisation ambulatoire dure moins de douze heures.

La RRAC concerne aussi des hospitalisations de plus de 24 heures. Dans ma spécialité, ambulatoire et RRAC occupent de plus en plus de place. Par exemple, auparavant, une intervention du cancer du sein nécessitait une semaine d’hospitalisation, aujourd’hui, la même intervention se fait en ambulatoire. La cœlioscopie et la chirurgie par voie vaginale sont aussi parties intégrantes de ce mouvement.

La RRAC, c’est une autre philosophie de la chirurgie qui commence avant l’opération avec une sélection et une information des patients, qui emploie des techniques plus simples et moins traumatiques et qui se poursuit par une gestion efficace de la douleur et un retour rapide à une mobilité normale. »

« A Istres, nous réalisons dans cet établissement 60% de prothèse de genoux et 70% de prothèse de hanche en ambulatoire »

« A Juge, pour une prothèse, la DMS est passée d’une semaine à 4 jours »

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