Cette fonction fait partie du dispositif d’annonce du Plan Cancer. Depuis quatorze ans dans les services spécialisés, une infirmière est dédiée à cette mission d’accompagnement, de soutien et d’information.
Avec tout d’abord, une mise au point : « Contrairement à cette appellation, nous n’annonçons rien ! précisent Violaine Pala et Catherine Boulmier. En fait, après l’annonce de la maladie au patient par son médecin, nous organisons une consultation infirmière, complémentaire de la consultation médicale, afin de reformuler ce qui lui a été dit avec des mots plus adaptés et moins techniques.
Cela va nous permettre d’identifier les besoins psychosociologiques du patient :
Les examens prescrits dans le cadre du bilan d’extension sont détaillés ainsi que la mise en place de dispositifs nécessaires pour débuter le ou les traitements. Les différents traitements sont expliqués ainsi que les précautions à prendre et les effets secondaires possibles (PPS). Nous allons également l’accompagner dans ses démarches tout au long de son parcours de soins. Nous sommes dans de l’accompagnement relationnel. Nous avons une prise en charge adaptée à chaque patient et surtout personnalisée.
Notre rôle peut évoluer au-delà de la maladie. En effet, le retour à la vie active est souvent source de stress et nous nous devons d’être présentes dans ces moments-là. Nous sommes aussi en contact avec la famille ou les proches du patient.
Nous participons aux RCP (Réunion de Concertation Pluridisciplinaire), faisons le lien entre nos établissements et le réseau de cancérologie dont nous dépendons.
Depuis près de 4 ans, ajoute Violaine Pala, j’ai intégré la sophrologie dans la pratique de mon métier. Le Plan Cancer optimise et encourage les soins de support. Concrètement, j’aide les patients à mieux gérer leur stress, par exemple grâce à la respiration, à la visualisation. J'accompagne le patient dans le cadre de la gestion de la douleur, de l'anxiété , de ses émotions, afin qu’il devienne acteur et qu'il puisse mobiliser toutes ses ressources positivement ».
« Même si nous n’avons pas toujours l’occasion de rencontrer les patientes à l’occasion de leur mammographie, nous sommes à leur contact lors de leur hospitalisation. Et là, nous engageons une action d’information, de conseil et de prévention auprès de leur famille (fille, petite-fille). Notre fonction nous porte tout naturellement à organiser un service d’informations (avec stand) à l’occasion d’Octobre Rose. Il s’agit notamment de répondre aux interrogations des femmes et des professionnels de santé sur les modalités de dépistage adaptées aux différents niveaux de risque. Il s’agit également de cibler plus particulièrement les femmes éloignées du dépistage, pour lutter contre les inégalités. Grâce à cette action, la moitié des cancers du sein sont décelés alors qu'ils mesurent moins de 2 cm ! Ce niveau de détection permet d'atteindre de très hauts taux de guérison, tout en réduisant considérablement l'agressivité des traitements appliqués. Il est donc important de s’informer sur le cancer du sein, car cela peut sauver des vies ».
« Nous sommes conscientes de leur importance auprès de nos patientes ; elles en témoignent souvent, comme dans ces quelques mots qui nous ont particulièrement touchés » :
« Lorsque mon chirurgien oncologue m’a annoncé que j’étais atteinte d’un cancer canalaire infiltrant triple négatif de grade 3, il était en présence de l’infirmière d’annonce.
Alors, elle était là à tous mes rendez-vous, de l’annonce de mes traitements (12 chimiothérapies, 25 séances de radiothérapie) en passant d’abord par une mastectomie totale de mon sein à la pose du port à cat pour faire passer la chimio !!!
Ces journées nous permettent d’échanger de partager, de prendre soin de nous, de ne pas oublier que nous restons des femmes avant tout , mais oublier la maladie et les traitements le temps d’une pause bien méritée !!!!
Par la générosité de toutes ces personnes qui organisent ces moments de partage et d’entraide, leur bienveillance et leur soutien afin de parcourir l’impossible, j’ai pu non seulement accepter mon cancer et le vivre de façon plus sereine mais surtout j’ai pu devenir ce que je suis aujourd’hui :
LIBRE ET EN VIE !!!!
Dans le mot cancer j’ai aussi appris qu’il y avait la vie et le partage, indispensables pour une rémission… parfois insuffisantes parce que aujourd’hui j’entends encore :
"On n’en meurt plus du cancer du sein, ça se soigne bien !!!
Alors oui, ça se soigne mais pas toujours bien, il y a encore des femmes plus ou moins jeunes et de plus en plus jeunes qui en meurent encore…
Je suis en attente de reconstruction programmée, bientôt… je sais déjà que mon infirmière de cœur sera là pour me tenir la main et essuyer mes larmes de joie !!!! ".